Depuis quelque temps je me réveille en pensant à mon enfance, principalement aux moments que je passais chez mes grands-parents. Avec ma famille nous ne partions jamais en vacances. C’était une très grande frustration, surtout lorsque je voyais mes copains, copines partir, et plus encore lorsqu’ils me racontaient toutes leurs aventures à leur retour. Les vacances paraissaient longues sans leur compagnie et j’étais vraiment très heureuse de partir chez mes grands-parents.
Je garde des souvenirs magnifiques de ces longues semaines.
Ils habitaient dans une ferme, vivaient au rythme de la nature. Là-bas il n’y a pas eu d’enfants dans les environs durant des années. C’étaient donc des vacances solitaires mais au combien magnifiques !
Je passais mes journées dehors, à me promener dans la nature, à construire des cabanes, à lire et à me raconter des histoires. J’avais l’impression d’explorer le monde. Je rêvais en permanence en parlant aux arbres, aux fleurs et puis il y avait les animaux. Petite, beaucoup me faisaient peur (je me rappelle de l’oie ou encore des vaches), je leur faisais face avec courage comme une héroïne. C’est là que j’ai développé cette connexion à la vie à la campagne, aux éléments qui m’appellent tant aujourd’hui. Ma grand-mère me faisait comprendre que, si elle aimait les bouquets que je lui offrais, elle aimait aussi voir les fleurs s’épanouir à l’extérieur, fleurir son jardin. La vie était simple. Les journées étaient rythmées par le soleil et les semaines par le camion de la boulangère ou de l’épicière qui claxonnaient dès l’entrée du chemin pour annoncer leur arrivée. Je courais chercher le porte monnaie de ma grand-mère et c’était la fête d’avoir du pain frais, un croissant pour le lendemain matin ou des bonbons. J’accompagnais mon grand-père au champ pour garder les vaches. Il me racontait des histoires en attendant le passage de la micheline qui annonçait qu’il était midi, l’heure de manger notre sandwich.
Ces souvenirs ont toujours été extrêmement présents en moi. Ils sentent le pain grillé dans la cheminée. Ils sont comme des références de bonheur, ceux que je ne peux oublier car ils sont les plus simples et les plus vivants. Ils m’animent et me rendent vivante comme si j’avais expérimenté une vérité que je dois retrouver.
L’expérience du pranisme que je vis actuellement ravive tout ceci, me rapproche de la nature et de la vie de la même manière qu’à l’époque. Une aspiration profonde m’a toujours poussée à retrouver cette vie en contact quotidien et direct avec les éléments. J’ai le sentiment que lors de tous les voyages que j’ai pu faire, j’étais comme cette petite fille curieuse d’explorer, de comprendre les cultures et les différentes façons d’appréhender la vie. Une façon de retrouver une forme de vérité.
Je n’ai pas attendu le contexte du covid pour me demander ce qui est important dans ma vie. Cependant aujourd’hui, une espèce d’urgence me pousse à me demander comment je peux le mettre en place sans compter sur un gouvernement qui n’a visiblement pas le même intérêt que moi pour la vie et les conditions de vie.
Ne plus être dans des contingences alimentaires libère du temps, beaucoup de temps et d’énergie aussi.
Le corps n’ayant plus à digérer les aliments, il semble digérer beaucoup plus vite d’autres éléments comme les souvenirs, les émotions. J’ai le sentiment d’avoir plus de temps, de faire un reset, surtout la nuit. Je dors vraiment bien et paisiblement. C’est le matin que je peux observer ce qui m’habite, le chemin qui semble se dessiner même si je ne comprends pas tout. J’aspire à retrouver cette sérénité de l’enfant qui sait que tout est parfait, sécure et joyeux. Et c’est à moi l’adulte d’aujourd’hui de le manifester, comme à chacun de nous je l’imagine. Nous avons notre monde intérieur à manifester. Ce matin cela me faisait penser à une chaussette que l’on retourne. Montrer à l’extérieur ce qui se trouve à l’intérieur, le manifester au grand jour sans rien rechercher d’autre que Etre ce qui Est.
Ne plus manger de solide me donne le sentiment de “devoir” exister autrement. Je ne sais pas comment l’expliquer. Est-ce que l’on existe d’une certaine manière par ce que l’on consomme ? C’est une drôle de question qui se pose là ? et pourtant tout ce que nous consommons est porteur d’une certaine énergie qui forcément nous influence. Alors ?….
J’ai parfois également l’impression qu’avec la nourriture je suis détournée d’une forme d’authenticité, ou disons plutôt que cette expérience me force à regarder certaines choses en face. La nourriture serait-elle comme un palliatif pour ne pas regarder certaines vérités, la vie en face…. ?
C’est vrai, réfléchissez à tout ce temps que nous passons à penser à la nourriture, même sans être gourmand ? Nous pensons, “qu’est ce que je vais manger” “A quelle heure je vais me mettre à préparer le repas” et puis il faut penser aux ingrédients, penser à faire les courses, puis faire les courses, se déplacer, les faire, les ramener, les ranger, préparer les repas, mettre la table, s’installer, manger, ranger, nettoyer et puis recommencer à peine quelques heures après. Lorsqu’il n’y a plus tout cela, vers quoi se tourne notre esprit ? grande question n’est-ce pas ?
Je ne peux pas répondre pour chacun. En ce qui me concerne ce n’est pas toujours très confortable bien sûr. J’avance en terrain inconnu, je débroussaille et je m’aventure. Il y a parfois des peurs qui émergent, le changement n’est pas toujours sans impressionner. Rien de précis ne se dégage. En fait, cela conforte plutôt les aspirations profondes que j’ai trainées en moi depuis des années sans vraiment les matérialiser. Est-ce que cela va me donner le courage de passer à l’action ? créer les synchronicités propres à réaliser mes aspirations profondes ?
Je ne prétends pas que ce processus est ce qu’il faut faire. Il ne s’adresse surement pas à tous, en tout cas pour le moment, mais quand on y est, c’est un chemin profondément révolutionnaire, un chemin de vérité.
Côté énergie, à 35 jours je me sens en grande forme. Je n’ai pas de coups de mou et j’assure parfaitement tout ce que j’ai à faire, voir même plus que ces derniers mois. J’ai observé que mes longues balades à pied ne me fatiguent pas du tout, je dirai même, bien au contraire. Le soir, je respecte les signaux et je me couche désormais à des heures plus raisonnables. J’y gagne des nuits beaucoup plus récupératrices. Après avoir fait de longues nuits les 1ères semaines, il semble que je me réveille un peu plus tôt. J’attends de voir semaine prochaine.
Dans mon dernier post je vous disais que je consommais beaucoup de kéfir. Cette semaine, comme c’est le début de la saison, j’y ajoute la sève de bouleau fraiche que je récolte dans mon jardin. Voir vidéo d’explication pour la récolte ICI et celle ci pour les bienfaits ICI.
Si vous en avez la possibilité, je vous incite vraiment à faire une cure au printemps. En plus de ses propriétés détox, diurétiques et dépuratives, la sève de bouleau soulage les douleurs articulaires grâce à la présence de silicium. La présence de vitamine C et de magnésium permet de réguler le stress et l’humeur. Riche en potassium, elle est bonne pour la circulation cardiaque. Que du bonheur en liquide. La seule cure qui ne fatigue pas, c’est important.
Tout ce qu’il me faut, sans compter qu’il permet d’éliminer les toxines accumulées s’il m’en restait encore.
Côté tentation par contre, cette semaine m’a donné de nombreuses occasions de tester ma détermination.
Une fois de plus ici c’est le mental qui est en cause. Mon corps, lui, ne bronche pas. Je n’ai pas faim. J’en suis la 1ère surprise ! J’ai fait les courses, je cuisine pour ma fille, je me mets à table avec elle et je constate vraiment que mon corps ne réclame rien. Ma tête, elle, ne dit pas la même chose mais elle a ses heures ! Et oui :)….
Je me réveille tous les matins surprise de toute cette affaire autour de la nourriture. Après une bonne nuit je me sens très loin de tout cela. Il n’y a aucun désir, aucune marque quelconque de manque ou d’envie. C’est très serein.
En journée globalement tout est facile, pas de tensions. hormis lorsque je vais dans les magasins et encore… c’est relatif.
Fin d’après midi par contre, c’est plus difficile. Envie de compenser quelque chose ? Cela me fait penser aux bébés qui très souvent pleurent lorsque la nuit tombe. Est-ce un moment difficile à passer pour nous Etre Humains ? Une petite mort en quelque sorte ? Une journée qui s’achève et qui ne sera jamais plus. C’est le moment où le rythme ralenti, l’heure du bilan aussi, où je me pose et où les tentations se mettent à parler chacune leur tour. C’est assez drôle quand on y pense, car habituellement je devais y céder sans même m’en rendre compte.
J’ai tout de même eu un moment plus difficile que les autres cette semaine.
Avec ma fille nous sommes allées nous promener au bord de la mer. J’ai eu à affronter les odeurs de gaufres, de crêpes, de frites, de paninis, de plats à emporter de toutes sortes que les gens mangeaient sur les bancs tout le long de la jetée (fermeture des restaurants oblige). Un vrai festival d’odeurs et un supplice par moments. Jusqu’à ce que, une fois de plus, j’accepte de ne plus lutter et de me nourrir de tous ces parfums (plus ou moins subtils il faut l’avouer).
Nous y revenons donc, à la lutte intérieure qui nous rend toute chose bien plus difficile et souffrante au lieu de surfer dans le sens où les évènements de la vie nous poussent, pour notre plus grand bien pourtant.
Pour m’accompagner il y a Grigori Grabovoï et le Yoga
Combien cela m’aide !…..Cela m’offre un outil pour chaque obstacle. Là aussi il y a de l’exigence, beaucoup de travail et de concentration. Je progresse à petits pas, je suis en joie :). Et puis bien sûr le Kundalini Yoga, même si je n’en parle pas beaucoup. En ce moment je travaille la gorge, le lien tête/épaules/cervicales, la communication intérieure (mentale et entre les organes) et extérieure.
Le processus en cours me fait penser à celui qui m’a fait passer au végétarisme.
Cela n’avait pas été une décision mentale là non plus. C’est venu petit à petit. Même si je n’ai jamais été une grosse mangeuse de viande. J’ai commencé à réduire très sérieusement ma consommation spontanément, à supprimer les aliments un par un jusqu’à ne garder que le jambon. Surprenant en soi car ce n’était pas du tout ce que je consommais le plus. Il s’avère que là aussi, ce qui a été le plus difficile à “lâcher” c’est l’odeur. Longtemps les odeurs du jambon et de l’andouille, ont continué à me faire envie. J’y reste encore sensible même s’il n’y a plus l’envie d’y goûter.
J’ai noté que chaque fois que j’ai repensé à manger, j’ai pensé à un aliment différent. Il y a eu l’envie de pain, de pâtes, de riz puis les légumes…. Ce qui me surprend c’est qu’il n’y a pas eu le chocolat alors que c’est mon péché mignon. C’est un peu comme faire le deuil de chaque aliment, de chaque goût un par un.
Alors est-ce nécessaire tout ceci ? Pourquoi faire le deuil de ce que l’on apprécie ? Là encore, ce n’est pas un choix mental sinon cela ne tiendrait pas. Tout mon être fait ce choix. J’expérimente un grand bien être, une extension de conscience. Peut être pour un temps seulement, mais cette expérience me fait grandir, me nettoie à tous les niveaux, m’épure et m’élève.
Voilà, une nouvelle semaine de passée. Je renouvelle mon OUI avec beaucoup d’enthousiasme pour la semaine à venir. J’ignore ce qui m’attend. Par moment je me dis que je vais manger bientôt, c’est ma tête qui le dit. J’ai entendu dire que la faim, la vraie Faim se faisait sentir à 40 jours. J’y suis presque alors je vais voir…. et je vous raconterai.
Bonne semaine d’ici là, portez vous bien. Inscrivez-vous à mon blog, partagez vos impressions, vos questions, ça peut aider
Je vous embrasse
Catherine
Bonjour Catherine,
Le passage sur la fin d’après-midi fait vraiment écho en moi puisque vers 17h je ressens régulièrement le besoin de me remplir de nourriture alors que je n’ai pas faim. Cela fait un moment que je m’interroge sur cette compulsion qui dans mon cas relève de l’émotionnel.
Je pose donc régulièrement l’intention d’être à l’écoute de ce dont mon corps a besoin et non mon mental 🙂
Merci beaucoup pour ce partage d’expérience très riche que j’aimerai tenter un jour.
Catherine
Merci Catherine pour ce nouveau témoignage toujours aussi profond dans la simplicité et l’authenticité.
Merci Joël tes mots me touchent.
Bonjour Catherine, je te lis depuis le début et j’avoue CHAPEAU. Merci pour ce partage qui est riche en émotions. Dans le texte que tu relates tes vacances chez tes grand parents, et bien cela m’a fait remontée des émotions. Cela a été très important pour moi et des souvenirs inoubliables et que j’essaie de transmettre à mes petits enfants. La solitude n’est pas forcément négative tant qu’elle se vit bien mais quand on est enfant cela n’est pas toujours simple. Tu es forte et tu es merveilleuse et quelle expérience pour toi, ton corps, ta vie. Je t’envoie toute ma gratitude. Belle fin de journée.
Merci Armelle, ton retour me touche profondément. Continue à transmettre à tes petits enfants. Encore aujourd’hui ces moments avec mes grands parents sont des fils conducteurs et un soutien dans ma vie.
Avec toute mon affection
Catherine